Nous
l’avons oublié mais la nature a prévu un équilibre. S’il y a des
insectes dits « ravageurs » il y a aussi les insectes dits « utiles » ou
« auxiliaires » pour les combattre et les réguler. Tout cela fait
partie de la chaîne alimentaire : manger et être mangé. Vivre avec les
rythmes de la nature, c’est prendre son temps et laisser le temps aux
choses. Or l’homme est de plus en plus pressé. Au moindre puceron, il
doit être éradiqué sur le champ, d’où une utilisation massive de
pesticides pendant des décennies. Aujourd’hui nous avons la certitude
que ces produits sont dangereux, pour nous, pour la faune et pour la
flore. Alors on s’intéresse à nouveau aux alternatives naturelles ayant
toujours été là. Coccinelles, chrysopes, guêpes, libellules, carabes,
perce-oreilles, araignées sont les meilleurs alliées des jardiniers et
des cultivateurs. Il faut savoir que le principe du développement de
l’utilisation des insectes carnivores pour réguler pucerons, cochenilles
et autres ravageurs a été largement étudié et développé, il y a 150 ans
avant que la suprématie destructrice de la chimie prenne le contrôle.
Comment attirer les insectes utiles dans le jardin ?
Jeune coccinelle et sa nymphe
Les coccinelles pondent volontiers dans les achillées et la tanaisie. Alors pourquoi ne pas en planter un ou deux pieds dans le jardin ?
Chrysope adulte |
Chrysope larve |
Les chrysopes
dévorent de grandes quantités de pucerons, cochenilles, araignées
rouges et larves diverses. Leur efficacité dépasse même celle des larves
de coccinelles. Pour les abriter, fabriquez une boîte en bois percée de
nombreux trous (de différents diamètres allant de 8 à 15 mm) et garnie
de paille ou de lamelles de papier journal chiffonnées.
Les perce-oreilles ou forficules
aiment les pucerons. Ce sont des insectes nocturnes. Comme nous pouvons
le voir dans la vidéo, un pot en terre emplit de foin pour qu’ils
puissent s’y réfugier la journée. Inutile de mettre le pot sur un
piquet, au sol, ça fait bien l’affaire. Au fur et à mesure, on peut
déplacer les pots vers les plants colonisés par les pucerons, les
forficules en feront leur repas nuitamment.
Les syrphes comme les guêpes
sont des insectes mellifères. Pour les attirer, plantez quelques pieds
de centaurées, tournesols, cosmos… ou une jachère fleurie. On peut
également laisser un tas de feuilles mortes à proximité, un pot comme
pour les perce-oreilles afin de les accueillir.
Guêpe Isodonte Guêpe Poliste
Les carabes
sont d’excellents auxiliaires mais hélas le labour détruit leurs œufs.
Deux solutions, un travail du jardin sans labour (comme je le fais, à
l’automne je couvre mon sol de feuilles mortes et de fumier décomposé et
au printemps je ne fais que le mouliner pour rendre la terre plus
meuble) ou la seconde solution si vous tenez à labourer, est de garder
un coin du jardin que vous ne retournerez pas. Pour abriter les carabes
au cours de la saison, une vieille souche, un tas de pierre ou de
l’herbe haute en bordure de haie suffit à leur offrir un abri.
La Scutigère véloce est
un mille-patte carnassier qu’aucun insecte n’effraie. Nocturne, elle
s’attaque même aux guêpes et aux araignées. Un abri pour les cacher de
la lumière du jour comme pour les perce-oreilles leur conviendra très
bien.
Les
abris que vous allez prévoir pour les insectes doivent être cachés du
vent et de la pluie dans un endroit calme et proche des plantes que les
auxiliaires aiment. Les isoler de l’humidité du sol en les posant sur
des planchettes est également souhaitable.
On
peut également prévoir des potées fleuries et mellifères pour attirer
ces insectes et qu’on pourra déplacer dans son jardin. La potentille,
petit arbuste, est un excellent attracteur des syrphes et des guêpes en
raison de sa floraison continuelle.
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