"Tomate : légume très timide - rougit en prenant des formes.
"
Maxime Allain
Généralités :
Horticulteurs
et botanistes ne s’accordent pas sur le genre de la tomate. Pour les premiers,
il s’agit d’un légume et pour les seconds, il s’agit d’un fruit. Elle est
originaire de la cordillère des Andes où elle était cultivée bien avant
l’arrivée des espagnols.
C’est la
plante la plus consommée en monde. Avec plus de 600 variétés à travers le
monde, de formes diverses : ronde, oblongue, aplatie…, de couleurs
variées : rouge, rose, jaune, verte, blanche, violette ou noire, la tomate
offre une multitude de saveurs. Les variétés anciennes sont plus savoureuses,
plus parfumées que les variétés hybrides que l’on trouve actuellement. Mais ce
légume-fruit voit son parfum varier aussi en fonction de la terre, de la
fertilisation, de l’ensoleillement dans laquelle il croît.
Culture :
La tomate aime
l’ensoleillement donc plantez-les dans l’endroit le plus au soleil possible (6
à 8 hrs de soleil par jour), elle préfère les sols frais, légers et riches en
humus. Il faut 4 mois de culture avant de pouvoir manger ses premières tomates,
autant dire qu’il faut s’armer de patience. Fertilisez le sol à l’automne avec
du fumier et/ou du compost bien décomposés.
Semis :
Les semis se
font au mois de février-mars en pépinière, à domicile ou en serre à une
température de 20°. Mettez une graine dans une
galette de tourbe ou plusieurs graines espacées de 4 cm dans tous les sens dans
une terrine ou une caissette. Arrosez régulièrement mais sans excès d’humidité.
Au bout d’une semaine environ, apparaîtront les 1ers germes. A ce
moment pour favoriser la croissance, il leur faut un maximum de lumière pour éviter
à la plante de filer (la tige grandit démesurément et le feuillage se développe
tardivement, ce qui donne des pieds fragiles).
Le repiquage :
Faites un
repiquage intermédiaire dès que vos plants auront deux vraies feuilles (les
deux premières pousses ne sont pas des feuilles mais des cotylédons), dans des
godets. Pour cela, remplissez vos godets de terreau et faites avec votre index
un trou suffisamment large et profond pour que les racines du plant soient bien
droites et que vous puissiez planter jusqu’aux cotylédons. Et arrosez bien.
Faites un second repiquage dans un godet un peu plus gros, dès que les plants ont 6-8 feuilles en repliant la tige en "crosse" et enterrez le pied jusqu’aux premières feuilles.. Cela renforce considérablement le système racinaire. La tomate a ceci de particulier qu’elle développe des racines sur toute la longueur de la tige.
Pour avoir des
pieds forts et solides, n’hésitez pas à les mettre en plein air, la journée.
Exposés au vent, au soleil, ils seront plus résistants et supporteront mieux la
mise en place en pleine terre.
Jardiner avec la lune
Repiquez en lune
descendante
Taillez
en lune descendante
La mise en place :
Mettez en
place quand les gelées ne sont plus à craindre donc après les Saints de
glace : St Mamert, Pancrace et Servais les 11, 12 et 13 mai. Attention
soyez prudents aussi pour la St Urbain le
25 mai, où un dernier coup de froid est encore possible. Si la météo
l’annonce, couvrez d’un drap vos tomates au cas où.
Plantez
d’abord vos tuteurs tous les 50 cms, les rangs espacés de 70 cm. Ensuite le
long des tuteurs, creusez une tranchée de 20 cm de profondeur, au fond de
laquelle vous mettrez de l’ortie grossièrement haché, puis du terreau. Couchez
votre plant obliquement pour la planter en crosse comme lors du second
repiquage.
Attachez vos pieds aux tuteurs en faisant un 8 avec le lien de raphia, l’une des boucles entourera le tuteur et la deuxième la tige. Au fur et à mesure de la croissance des pieds, attachez-les plus haut. N’oubliez pas le paillage.
Arrosez
régulièrement ou n’arrosez jamais mais la tomate déteste le stress d’arrosage
(trop d’eau suivi d’un manque d’eau). Quelle que soit votre décision,
tenez-vous en à elle. Je fais partie des jardiniers qui arrosent peu hormis en grande période de sécheresse. Avec
le paillage, la pluie suffit pour la croissance des tous les légumes.
Et pour
favoriser la maturation des fruits deux arrosages de purin de consoude leur
fera du bien (extrait fermenté réalisé avec 1kg de plante fraîche pour 10 l
d’eau, macéré pendant quelques jours et dilué à 5%).
La taille :
Vous pouvez
soit tailler les pieds ou laissez la plante se développer à son gré.
La taille
consiste à ne laisser se développer que la tige principale, celle que vous
tuteurez. Pincez au fur et à mesure qu’ils
apparaissent les bourgeons secondaires (appelés gourmands) qui poussent à l’aisselle
des feuilles ainsi que ceux qui poussent au pied du plant. Parfois un rameau de
feuille se développe au bout des grappes de fleurs, supprimez-le aussi.
Sur la tige vont se développer des bouquets de fleurs. Dans chaque bouquet, supprimez la fleur du milieu. Pincez la tige après le 5ème bouquet de fleurs.
Au moment du murissement
des fruits, supprimez les feuilles qui donnent de l’ombre aux tomates. Et en
fin de saison, pour favoriser la maturation des derniers fruits, effeuillez
complètement les tiges.
Les tomates-cerises
ne demandent aucune taille.
Récolte :
Les tomates se
cueillent au fur et à mesure de leur maturité, jusqu’aux gelées. Mais à l’approche
de celle-ci, cueillez les fruits restés verts et sains, enveloppez-les dans du
papier journal et déposez-les dans une cagette que vous mettrez dans une cave
ou une pièce fraîche, à l’abri du gel. Sortez-les
lors de vos besoins du papier journal et mettez-les quelques jours dans une
pièce chaude et éclairée. Ils seront savoureux.
Mais vous
pouvez aussi tirer le plan et le suspendre la tête en bas, racines vers le haut
dans un local tiède. Les tomates continuent de mûrir.
Les tomates
vertes sont excellentes confites au vinaigre ou en confiture.
Association de plantes
Ne plantez
jamais les tomates à proximité des concombres (qui peuvent leur transmettre la
mosaïque), ni des betterave, fenouil,
haricot, pois et pomme de terre.
Par contre
elles apprécient la proximité de l’aneth,
asperge, basilic, carotte, céleri, ciboulette, maïs, oignon, persil, radis. Basilic,
persil, ciboulette et aneth ont la réputation de repousser les ravageurs.
Plantez ou
semez aussi entre les pieds des tomates, des œillets d’Inde qui réduisent les risques d’attaques d’aleurodes,
des nématodes dévorant les racines et éloignent de nombreux insectes. La capucine,
elle, les protégera des pucerons.
Maladies et ravageurs
La maladie la
plus courante est le mildiou, cette
maladie cryptogamique qui apparait par temps chaud et humide et provoque des
taches brunes sur les feuilles et fait pourrir les fruits.
Le seul moyen
efficace est de faire de la prévention. Purin d’ortie au sol, paillage, jamais
d’arrosage sur les feuilles et par temps humide, après chaque averse, traitez à
la bouillie bordelaise.
Brûler les
plantes atteintes pour éviter la propagation de la maladie.
Le virus des taches bronzées ou acariose bronzée est un virus transmis par les thrips (des genres d’acariens). Les jeunes fruits prennent une couleur bronze et le plant peut dépérir rapidement. Les thrips viennent souvent des pois donc évitez de planter des pois à proximité des tomates.
La nécrose apicale ou cul noir est
une maladie due à une carence en calcium. Elle forme des taches noires sur les
fruits à l’opposé des pédoncules. Cette carence vient d’un stress hydrique, ou
d’un système racinaire mal développé dans un sol compact, voire d’un travail du
sol trop agressif, ou encore d’une terre trop acide.
Les pucerons attaquent les tomates du
jardin et déforment feuilles et tiges. Une solution efficace consiste à semer
des œillets d’Inde entre les pieds de tomate et à accueillir les coccinelles.
Les tomates et
les pommes de terre faisant partis de la même famille, les doryphores peuvent donc attaquer les tomates. Séparez tomates et
pommes de terre et pratiquer la rotation : ces légumes (Solanacées) ne doivent
pas se succéder sur une même planche. Vous pouvez aussi planter de l'ail entre
vos plants ou du ricin à proximité. Pour les grands jardins, une découverte
récente a démontré l’efficacité du datura dans la lutte contre le doryphore. En
effet, les insectes sont attirés par la plante et s’empoisonneraient lors de l’ingestion.
ysope.over-blog.net |
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