« Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle put
trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille
la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa et, n'ayant laissé que
l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un
beau carrosse tout doré. »
Généralités :
La famille des
cucurbitacées est vaste et comprend les courgettes, melons, potirons,
citrouilles, courges… grimpantes ou rampantes, il n’y en a pas moins de 800
espèces qui ont toutes les mêmes exigences. En effet d’origine tropicale, elles
ont besoin de soleil, de chaleur, d’humidité et de nourriture.
Les courges et
les potirons appartiennent au genre Cucurbita. Nous y trouvons
Cucurbita maxima potirons
et giraumons
Cucurbita pepo courgettes, citrouilles et pâtissons
Cucurbita moschata courges musquées
Cucurbita ficifolia courge de Siam
Cucurbita mixta courges mexicaines.
Il existe un
genre très proche regroupant les gourdes que l’on appelle Lagenaria.
Dans le genre
Cucurbita maxima, les fruits peuvent avoir un diamètre allant de 10 cm à plus d’1
mètre.
Dans le genre
Cucurbita pepo, la plante est pourvue de piquants. C’est le genre des
courgettes. Coureuse, non coureuse, ronde ou allongée, il y a une grande
variété dans le genre.
Il y a donc
chez les cucurbitacées une grande diversité permettant des préparations
culinaires pouvant satisfaire tous les goûts. Et beaucoup d’entre elles peuvent
être très bien conservées pour l’hiver.
Pepo et maxima
ne doivent pas être semés si la température n’atteint pas les 10° C au minimum.
Et les Moschata, elles sont carrément des courges nécessitant une température
minimum de 15°, c’est pourquoi elles sont plus adaptées au sud de la France.
Potimarrons
Préparation du terrain
Plantez
courges et potirons dans un terrain bien dégagé, orienté au sud pour leur
offrir un ensoleillement maximum. Le sol doit avoir été bien enrichi, l’espèce
a besoin de beaucoup d’humus. Prévoyez un poquet nutritif : dégagez l’espace
où vous souhaitez planter vos courges ou potirons, déposez une ou deux
fourchées de compost demi-mûr ou de fumier demi-mûr également voire de terreau,
recouvrez de la terre, puis semez ou repiquez. Si vous avez une terre très
défavorable, vous pouvez repiquer vos plants directement sur le tas de compost
ou de fumier.
Il vaut mieux
répartir fumier ou compost sur toute la zone où se développeront vos plants soit
3 m² environ pour les variétés coureuses car les racines vont s’allonger dans
le sol autant que les tiges.
Mais il faut
également savoir qu’une fumure très enrichie vous donnera des fruits à très
grand calibre mais se conservant mal et plus sensibles aux parasites. Alors qu’une
fumure plus raisonnable, vous donneront des fruits plus petits mais avec une
bien meilleure conservation.
Semis :
C’est une
phase délicate. Pour germer facilement, les semences ont besoin d’une
température de 20 à 30 °, de l’humidité et de l’oxygène donc d’une terre légère
pas trop gorgée d’eau.
La racine sort
par le bout effilé, il faut donc la semer soit à plat, soit la pointe vers le
bas.
Si vous semez
en pleine terre, vous ferez le semis en même temps que les haricots. Les
courges et potirons craignent le gel donc mi-mai au nord de la Loire, mi-avril
au sud.
Semez 3 ou 4
graines ensemble. Une fois qu’elles auront levé, ne conservez que la plus
belle.
Vous pouvez
également semer en godets pour mettre en place lorsque les gelées ne seront
plus à craindre. Il faut en moyenne une dizaine de jours pour voir apparaître
les cotylédons (qui sont les 2 fausses feuilles apparaissant en 1er).
A ce stade, il faut beaucoup de lumière pour que les plants ne filent pas.
Repiquage :
Vous ne
repiquerez que lorsque la vraie feuille se montre. Attention à ne pas casser la
motte à la transplantation. Surtout n’attendez pas qu’il y ait plusieurs
feuilles pour repiquer les pieds car ils se développeront beaucoup moins bien
et seront plus sensibles à la sécheresse.
Repiquez le
plant dans une cuvette afin que l’eau ne se disperse pas à l’arrosage. Enterrez
bien le plant jusqu’au cotylédon car les racines se développeront sur toute la
longueur de la tige les précédant.
Toutefois, si
le printemps est très pluvieux, il vaut mieux planter sur butte pour éviter le
pourrissement du pied.
Pour les
variétés non coureuses (courgettes, pâtissons…) prévoyez un écartement de 1 m à
1 m 50.
Pour les
variétés coureuses, prévoyez de 2 m à 2 m 50. Vous pouvez également les faire
pousser sur des rames pour économiser de l’espace au sol. Moi je me sers de mes
rames de petits pois puisque la récolte sera terminée au moment du palissage
des courges. Mais vous pouvez prendre trois perches que vous reliez entres elles
au sommet en forme de tipi.
N’oubliez pas
de pailler le sol (gazon, paille, écorces de pins, fougère…) sur une épaisseur
de 5 à 10 cm afin de limiter l’évaporation et économiser l’eau.
Sur les
variétés coureuses, chaque rattachement de la feuille à la tige peut donner une
racine, ce qui permet un meilleur approvisionnement en nutriments et en eau.
Vous pouvez aider la nature en ramenant un peu de terre à chacun des nœuds.
C’est un marcottage.
Tous ces conseils concernent également les cornichons, concombres,
melons.
Le cycle
végétatif des courges est long : de 60 à 90 jours, et plus parfois. Pour faire
mûrir les fruits rapidement – ils seront alors moins nombreux, mais plus gros
–, vous devrez tailler les plants. Pincez les tiges au-dessus des deux
premières feuilles pour l’inciter à se ramifier. Taillez ensuite les branches,
deux feuilles au-dessus de chaque fruit formé.
Jardiner avec la lune :
Repiquez et
plantez en lune descendante.
Taillez en lune
descendante.
Récoltez en
lune montante.
Maladies et ravageurs :
En France, il
y a peu de problèmes sanitaires dans la culture des cucurbitacées. En général
les maladies viennent d'erreur de jardinage, d’un mode de culture inadapté.
Si les graines
germent mal cela vient souvent d’un compost trop riche et trop humide.
Si le
printemps est trop froid, mieux vaut différer vos semis, les jeunes plants
risquent de dépérir.
Dans les
maladies les plus graves, il y a la mosaïque de la courge due à ne virus.
Décoloration, déformation des feuilles, production anormalement faible, donc il
faut impérativement brûler les plants atteints et ne pas ramasser les semences
des pieds voisins non plus. C’est une maladie qui touche plus le sud de la
France.
En fin de saison,
l’oïdium attaque les plants au moment où les températures fraîchissent et où
l’humidité atmosphérique devient plus abondante. Un genre de feutre blanc
couvre les feuilles. Si les fruits sont à maturité, il est inutile de faire
quelque chose. Mais par contre si l’attaque de ce champignon a lieu alors que
les plants sont en plein développement, il est urgent d’intervenir en
appliquant un produit fongicide : bouillie bordelaise ou décoction de
prêle.
Des tâches
jaunissantes se forment sur le bord des feuilles et de la moisissure se
développe sur les fruits. C’est la pourriture grise (Botrytis). En prévention
évitez les fumures trop azotées et les emplacements humides. Si la maladie se
déclare supprimez les parties atteintes rapidement.
Les pucerons
font des dégâts en général très limités sur les plants. Mais le problème avec
eux, c’est qu’ils sont les transmetteurs de virus passant d’un plant malade à
un plant sain, dont le virus de la mosaïque.
De minuscules
acariens sucent la sève des plantes. On les appelle aussi araignées rouges. Les
feuilles se décolorent, jaunissent et sont percées d'une multitude de petits
trous jusqu'à former de la dentelle. Pulvérisez de la décoction d'ail ou du
soufre pour déloger les assaillants.
Rotation des cultures (ou assolement) :
Éviter de les
faire voisiner avec les pommes de terre et des autres cucurbitacées. Par
contre, ils apprécient la proximité du haricot (particulièrement le ramant), du
maïs (on appelle l’association des trois : la culture des 3 sœurs car
c'est une technique ancestrale amérindienne issue d'une légende iroquoise. La Terre Mère est morte
après avoir donné naissance à deux jumeaux qui symbolisent le Bien et le Mal.
Sur sa tombe, trois nouvelles plantes, le maïs, le haricot et la courge sont
apparues et se sont mises à pousser spontanément. Elles ont permis de nourrir
les deux jumeaux. Pour les iroquois, les trois sœurs sont donc des plantes
divines qui ont été engendrées par la Terre Mère pour nourrir ses enfants) et du chou.
Après les
cucurbitacées, ne cultivez pas de la mâche ou des pois, également sensibles au
blanc (oïdium), ni même des alliacées (ail, échalote, oignon) qui préfèrent des sols non
enrichis récemment.
Récolte et conservation :
Pour les
courgettes, pâtissons, Pommes d’or, concombres … les fruits doivent être
consommés jeunes.
Pour les
potirons, citrouilles, courges… on attend leur maturité. Pour savoir quand un
fruit est à maturité, il faut regarder le feuillage jaunissant, le fait que la
plante de pousse plus et souvent l’oïdium installé. Quant à l’écorce elle prend
sa couleur définitive, son pédoncule devient sec et ligneux. Le cycle dépend de
l’espèce. Cela peut aller de 80 jours à 120 ou plus. Mais la chaleur estivale
détermine aussi le temps de maturation. En effet un été frais rallonge le temps
de maturation.
Si les gelées
sont précoces, veillez à couvrir vos potirons et citrouilles afin de les
protéger du coup de froid. On récolte habituellement fin octobre.
Attention à ne pas porter les fruits pas le pédoncule, cela
occasionne des microfissures avec le risque d’un pourrissement précoce à cet
endroit.
Les installer
deux ou trois semaines à une température de 20° dans un local ventilé pour
favoriser les éventuelles cicatrisations aux blessures.
Il faut
toujours que les potirons, courges, citrouilles soient conservés dans un espace
bien aéré car sinon ils se conservent mal. Même un carton ouvert ne suffit pas.
Si vos légumes se gâtent malgré tout, ils se congèlent très bien.
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